Iroshizuku Ku-Jaku

Pour inaugurer cette série de présentation d’encres, j’ai choisi de parler d’une de mes favorites, Ku-Jaku, de la gamme Iroshizuku !
J’avais depuis longtemps envie de tester une de ces encres, et c’est finalement à l’occasion d’un voyage au Japon, et plus particulièrement dans la gigantesque papeterie Itoya que j’ai acheté mon premier flacon Iroshizuku.

Les encres Iroshizuku

Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore cette gamme, il s’agit de la collection d’encres de Pilot, disponible en deux formats de flacons en verre, 50 ml ou 15 ml. À noter que Pilot a su marier le pratique à l’esthétique. Le goulot est suffisamment grand pour pouvoir remplir n’importe quel stylo, et le creux au bas des bouteilles de 50 ml permet de récupérer les dernières gouttes d’encre quand le flacon est presque vide.

Les encres Iroshizuku ne sont pas parmi les encres les moins chères, mais il faut tout de même noter que leur prix a baissé il y a quelques mois, suite à la décision de Pilot d’arrêter de fabriquer manuellement les flacons.

Les mille couleurs du paon

Ku-Jaku désigne le « paon » en japonais, et l’encre a été faite pour évoquer la variété de teintes de ses plumes. Et on peut dire qu’elle porte vraiment bien son nom. Cette encre révèle beaucoup de nuances de couleurs, du bleu turquoise au vert émeraude, avec des reflets rougeoyants.

Une fois sèche, l’encre semble se stabiliser vers le bleu ou le vert selon le type de papier utilisé. Sur du papier MIDORI, la couleur bleue prédomine au moment de l’écriture mais laisse place au vert en séchant. Et ce changement de couleur se voit même à l’œil nu ! (voir la vidéo en fin d’article). Comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, on est presque dans le vert sombre, et dans les zones très saturées en encre apparaissent des reflets marron/rouge.

Habituellement, je réalise les pages de test sur du papier Tomoe River qui est connu pour mettre en valeur les différentes variétés de couleurs d’une encre. En voyant que ce papier met principalement en avant les teintes bleutées de l’encre, j’ai décidé de faire le même test sur du papier MIDORI pour mettre en évidence le fait que Ku-Jaku peut se comporter différemment d’un papier à l’autre.

Voyons maintenant le résultat sur le Midori:

C’est aussi intéressant de comparer les teintes obtenues sur ces deux papiers. À noter que les deux papiers sont de couleur « crème », mais que le MIDORI a une couleur bien plus prononcée.

Pour le test sur le papier MIDORI j’ai utilisé un autre stylo, un Jinhao 159, qui donne encore une fois une teinte légèrement différente de ce que j’ai pu observer avec le TWSBI 1.1 sur ce même papier.

Autre exemple avec cette tâche badigeonnée au pinceau sur le papier de notre Col-o-ring. On voit y voit plutôt bien la gamme de couleurs que l’on peut obtenir avec cette encre, suivant la quantité appliquée sur le papier, du bleu presque turquoise au vert sombre, et les reflets marron/rouge des zones très saturées en encre.

L’encre caméléon

Je l’ai dit plusieurs fois dans cette présentation, une des caractéristiques de Ku-Jaku qui m’impressionne le plus est sa faculté à changer de couleur suivant le stylo et le papier. Mais c’est aussi un peu son défaut.

Autant j’aime le rendu avec une plume épaisse, ou avec n’importe quel stylo fournissant beaucoup d’encre, autant j’ai été déçu en l’utilisant avec une pointe fine, je ne l’ai pas trouvé aussi agréable. J’ai eu l’impression de perdre une partie des nuances et de la variété que cette encre est capable de produire. J’ai cru que mettre une encre que j’aime beaucoup dans un stylo que j’aime beaucoup allait être une combinaison gagnante, et finalement non.

C’est une encre qui appelle à l’expérimentation. Certaines combinaisons vont être très intéressantes, d’autres beaucoup moins. Chaque combinaison amène son lot de découvertes, c’est un peu tester une nouvelle encre à chaque fois.

À noter aussi que l’encre semble plutôt lente à sécher, mais il faut prendre en compte qu’une pointe 1.1 va déposer beaucoup d’encre, ce qui a évidemment un gros impact. Je recommencerai probablement le test avec un autre stylo plus fin.

Pour finir, je tenais aussi à faire une vidéo pour essayer de montrer à quoi ressemble l’encre quand elle sèche, à chaque fois je suis fasciné par ce changement de teinte.

Cette encre n’est pas la seule que j’ai pu ramener du Japon et j’aurai l’occasion d’en présenter d’autres dans les prochains billets.