Diamine Majestic Blue

par Alexandre

Si vous avez déjà parcouru le catalogue en ligne de Diamine, vous avez surement remarqué qu’il y a énormément de choix. À l’heure où j’écris ces lignes, il n’y a pas moins de 110 couleurs, uniquement dans la catégorie « 30 ml ». Forcément, ce n’est pas évident d’en choisir une. La bonne nouvelle, c’est qu’après avoir testé une demi-douzaine de ces encres elles sont toutes de bonne qualité. Même par exemple l’encre Flamingo Pink que nous avions commandée en échantillon (on n’a pas vraiment l’habitude de voir des encres roses) nous a agréablement surpris par son côté éclatant. Mais dans ce catalogue il y a certaines encres dont j’ai plus entendu parler que d’autres. Majestic Blue est une de ces encres que j’avais envie d’essayer, jusqu’au jour où ma sœur m’en a offert un flacon!

Diamine Majestic Blue, flacon et bouchon

C’est aussi l’occasion de montrer à quoi ressemblent les flacons grand format de Diamine. Là où les flacons de 30 ml sont en plastique, avec une ouverture un peu étroite, les flacons de 80 ml sont en verre, plus jolis, et avec une ouverture assez large pour laisser passer n’importe quel stylo. La contenance est plus que correcte, il va falloir beaucoup écrire avant d’en venir à bout. Le fond est plat, ce qui va probablement compliquer le remplissage une fois le niveau d’encre bas. En revanche, j’ai remarqué que le bouchon a tendance à se bloquer quand de l’encre sèche sur le goulot. C’est peut-être propre à cette encre, qui a tendance à cristalliser en séchant, je reviendrai d’ailleurs sur ce point.

La reine des reflets

Majestic Blue est, comme son nom l’indique, une encre bleue, foncée, très saturée. Si elle est connue, c’est parce qu’elle fait très facilement apparaître des reflets rouges aux endroits où l’encre est concentrée, notamment sur le pourtour des lettres. Bien souvent, les reflets vont être plus visibles sur certains papiers que sur d’autres. Le papier Tomoe River est un des papiers efficaces pour ça, les papiers plus absorbants vont quant à eux avoir plus de mal. Mais la Majestic Blue n’est pas timide, les teintes rouges vont apparaître sur à peu près n’importe quel papier, pourvu qu’il soit un minimum adapté aux stylos-plume.

L'iridescence de l'encre Diamine Majestic Blue

L’encre parfaite ?

Le bleu étant une des couleurs les plus classiques, en voyant la belle teinte bleue alliée aux touches de rouge, on pourrait se dire que la Majestic Blue est l’encre parfaite à avoir dans votre stylo-plume favori. Mais il y a quand même quelques ombres au tableau.

Tout d’abord le temps de séchage, qui est infiniment long. Je m’explique !

Feuille de test pour la Diamine Majestic Blue sur papier Tomoe River
Ensemble des teintes de l'encre Majestic Blue de Diamine

À première vue, l’encre sèche rapidement, et en faisant le test habituel on n’y voit que du feu. C’est à l’utilisation que l’on se rend compte du problème. Vous pouvez le voir sur la feuille de test : à 15 secondes, il n’y a pas de trace. En revanche, on constate qu’il y en a une pour le test des 30 secondes. Pour la marque des 15 secondes, j’ai fait comme d’habitude, c’est-à-dire que j’ai juste passé mon doigt sur les traits. J’ai de même pour les 30 secondes, et comme on peut s’y attendre il n’y avait pas non plus de marque. Mais cette fois, j’ai frotté un peu pour mettre en évidence le principal point faible de cette encre : on dirait qu’elle n’est jamais complètement sèche ! Même en attendant longtemps, on peut faire des bavures en passant la main sur l’écriture, en frottant, et l’effet est évidemment intensifié si l’on a les mains un peu moites.

Pour de la prise de note, ça peut devenir un souci, et c’est dommage. Les reflets apportent beaucoup à l’esthétique, mais si vos pages sont remplies de tâches, le résultat sera désagréable.

Illustration de l'absence de résistance à l'eau de la Diamine Majestic Blue
Il vaut mieux éviter de renverser de l’eau sur la Majestic Blue !

Deuxième chose à savoir, Majestic Blue n’est pas résistante à l’eau. C’est le cas de beaucoup d’encres, la résistance à l’eau est plus l’exception que la règle, et quand c’est le cas c’est souvent que l’encre a été faite pour ça. Mais c’est tout de même quelque chose à garder en tête, si toutes vos notes de cours ou de réunion subissent un dégât des eaux (ou de café!) il ne restera plus grand-chose de lisible. Cependant, ironiquement, sachez que si vous vous en mettez sur les doigts, elle est particulièrement difficile à enlever !

Enfin, j’ai l’impression que c’est une encre un peu plus difficile à nettoyer que la moyenne, et qu’il faut éviter de la laisser un peu trop longtemps dans un stylo. Je l’ai laissée dans mon Pilot Metropolitan quelque temps sans l’utiliser, et impossible d’écrire sans une session de nettoyage auparavant. Je trouve que les Metropolitan ont légèrement tendance à laisser l’encre sécher. Dans ce cas particulier, j’avais l’impression qu’un petit cristal était bloqué dans la rainure de la plume. C’est le même phénomène que j’observe sur le capuchon, et qui le bloque parfois. Une fois le flacon ouvert, on peut voir les petits résidus qui se sont probablement solidifiés en séchant. Cependant, pas d’inquiétude, un passage sous l’eau a permis de nettoyer mon Metropolitan sans problème, ça a juste été un peu plus long que prévu. Mais à l’avenir, j’essayerai de ne pas laisser cette encre trop longtemps dans un stylo.

Remplissage d'un Pilot Metropolitan avec l'encre Diamine Majestic Blue

Allez les Bleus !

À voir le nombre d’encres bleues que l’on a dans notre collection, j’en déduis que c’est une couleur que j’apprécie particulièrement ! Et en les utilisant une par une, ça me donne parfois l’impression que certaines sont vraiment très proches. J’ai donc décidé de toute les réunir sur une même feuille. Pour apprécier les différences, rien de mieux que de les avoir côte à côte ! J’ai aussi ajouté quelques encres dont les teintes s’éloignent un peu, comme la Iroshizuku Ku-Jaku, ou la Lamy Blue Black. Et c’était aussi l’occasion d’utiliser un Parallel Pen de Pilot, ces stylos très abordables conçus spécialement pour la calligraphie. Comme on le voit, je suis loin d’en maîtriser l’utilisation, mais comme on dit, c’est en forgeant qu’on devient forgeron.

Calligraphie avec une variété d'encre dans les teintes bleues.

Et une fois devant le résultat final, je me rends compte que chacune de ces encres à sa teinte, et ses particularités propres. C’est bon, je n’achète pas sans arrêt exactement la même couleur. Je peux continuer à suggérer d’acheter de nouvelles encres bleues sans culpabiliser!

Mais revenons-en à la Majestic Blue. J’aime beaucoup cette encre « en théorie », mais je dois avouer que je ne l’utilise pas souvent en réalité, principalement à cause de sa tendance à ne jamais vraiment se fixer complètement sur le papier. C’est une encre que je vais plutôt réserver pour un usage ponctuel, si je veux profiter de ce très chouette contraste bleu/rouge.

Parmi les encres de notre collection, aucune ne se rapproche vraiment de la Majestic Blue. Pour une utilisation prolongée dans les teintes bleues foncés, j’aurai plus tendance à me tourner vers l’encre Bleu Océan de J.Herbin. En revanche, pas d’iridescence et il faut aimer les paillettes ! Reste que si vous êtes amateurs de reflets, avec la Majestic Blue vous allez être servis !

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4 commentaires

Nickko 18 août 2020 - 14 h 38 min

L’encre qui ne sèche jamais vraiment c’est le propre des encres avec beaucoup d’iridéscence.
En revanche, chez moi, la Majestic Blue n’est pas du tout comme elle apparaît dans votre test. J’obtiens très peu des tâches rouges qui sont sur vos photos.

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Alexandre 18 août 2020 - 23 h 32 min

Merci pour votre commentaire.
On a quelques encres qui ont pas mal d’iridescence mais aucune qui s’étale autant que la Majestic Blue une fois « sèche ». Il faudra que je teste à nouveau les temps de séchage de nos autres encres avec ce type de caractéristique! En tous cas c’est la première fois que je le remarque autant.

Pour ce qui est de la couleur rouge, de notre côté on l’obtient régulièrement sur les papiers qu’on utilise (on écrit principalement sur du papier Rhodia, Tomoe River ou Clairefontaine). Par contre l’effet est plus discret sur certaines combinaisons de papier/stylos. Par exemples sur un Rhodia Goalbook avec un Pilot Metropolitan pointe fine, c’est seulement en jouant avec les reflets de la lumière qu’on arrive à voir la teinte rouge. Mais dès que l’encre est concentrée, j’ai l’impression que la Majestic Blue est une des plus susceptible de faire apparaître cet effet d’iridescence (en tout cas parmi les encres de notre collection).

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Tigris auteur photographe 22 avril 2023 - 0 h 50 min

Merci pour votre très beau site informatif dont la présentation / construction sont très agréablement mis en page.
Je viens de tester cette encre Diamine Majectic Blue et je constate des résultats très différents des vôtres sans doutes dûs à des paramètres différents .
Résultats avec des stylo-plume Scriveiner plume M et plume B et des Waterman Laureat plume F et plume M.
Mes essais, avec un papier blanc 80g ordinaire et 90g NON glacé comme certains papiers couleur crème (Rhodias) qui donne des résultats très « gras » en général, notamment avec des encres fluides comme les Diamine.
Une très belle encre cette Majestic blue d’un bleu noir très intense, une encre régulière et très fluide mais sans bavures en ce qui me concerne car elle sèche vite (je suis droitier). C’est dans la catégorie bleu/noir une de mes préférée avec la Herblin Bleu de minuit : une encre magnifique un peu plus belle (bleu/noir) plus intense que la Herblin Bleu des profondeurs (fluide).
Pour ceux qui recherchent des encres Bleu/noir, j’ai beaucoup aimé : la Waterman Bleu Mystère (supérieure a la MB selon plusieurs avis) et la Parker Bleu Noir qui sont très plaisantes en bleu intense sans interférence dans le vert ou le rouge.
J’ai acheté également la Diamine Blue Black et la Lamy du même nom.
Ces deux encres m’ont un peu déçu car elles tirent sur le gris/vert : d’ailleurs c’est ce que montre votre écriture avec la Majestic Blue c’est assez étonnant cette différence avec mes constats : votre Majestic blue écrit comme ma Diamine Blue Black qui tire sur le vert ! (PS : j’utilise un écran photo).
En ce qui concerne les reflets rouges, je ne le constate pas avec la Majestic blue MAIS avec la Skull and Roses et dans une moindre mesure la Smoke on the water (célèbre titre de Deep Purple particulièrement génial sur l’album live Made in Japon : une anthologie).
Je fais l’acquisition de presque toutes les encres « Bleu/noir » dans toutes les marques qui en propose, mais aussi des verts (Sherwood green et November green notamment) et des marrons : d’ailleurs la Diamine Chocolate brown que vous présentez me parait fort séduisante car comme certains verts foncés elle est facilement utilisable en « lecture longue » c’est a dire sans être fatigante.
J’ai une centaine d’encres dans presque toutes les marques et couleurs (des marques très célèbres Allemandes et Japonaises m’ont beaucoup déçu)
Une remarque concernant les couleurs, il est très difficile de juger et encore plus de comparer des couleurs du fait que de nombreux paramètres interviennent : appareil photo, lumière/éclairage, écrans, papiers, plumes, conservation, âge et mise à l’air du flacon (oxydation), nettoyage du stylo-plume, … et chaque œil peut avoir une particularité génétique sans parler des « anomalies » comme le Daltonisme et l’âge (cataracte et autres vieillissements).
En photo une bonne habitude pour avoir un rendu le plus proche du réel est d’utiliser une charte de couleur sur la première vue (Kodak p.e.) et de prendre les photos en lumière du jour par temps nuageux pour une réalité des couleurs optimale. (en argentique on mettaient certaines pellicules pro prêtes à l’emploi au frigo (Ektachrome) et d’autres au contraire (les Kodachrome qui tirait sur le rouge et fujichrome qui tirait sur le vert, Agfachrome était à peu prêt neutre ) à laisser vieillir car grand public et plus longtemps stockées pouvaient « mûrir ».
Encore merci pour votre avis et vos essais.
Cordialement.

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Alexandre 27 février 2024 - 16 h 12 min

Bonjour, et merci pour votre commentaire !

Tout d’abord toute mes excuses pour le délais de validation et de réponse au commentaire! Beaucoup de changements dans notre vie nous ont forcés à mettre en pause ce site. On espère bien pouvoir reprendre dès que notre situation se sera stabilisé, mais ça va nous prendre encore un peu de temps.

En effet les encres ont souvent des rendus différent suivant le papier/stylo, est c’est d’ailleurs assez compliqué de trouver comment les présenter. On a essayé plusieurs choses, et c’est pour ça qu’on utilise le même papier pour faire nos feuilles de test, qui sont toutes assez similaire, ça permet au moins de comparer différentes encres sur un même papier.

Je vous rejoins aussi sur les couleurs, c’est un vrai casse tête pour avoir un rendu représentatif, entre ce qu’on a devant les yeux, et ce qui est affiché sur l’écran, capturé par l’appareil photo, il peut y avoir tellement de différences. Pour les photos des feuilles de tests en particulier nous utilisons des chartes ColorChecker pour avoir des couleurs aussi précises que possible, et un éclairage similaire d’une prise à l’autre. Nous avons aussi une sonde pour s’assurer que tous nos écrans sont calibrés. Mais même comme ça je pense qu’il y a encore quelque points à améliorer.

Je n’ai pas eu l’occasion de tester les encres Herbin que vous mentionnez, mais en encre bleu/noir, j’aime beaucoup la Souboku de Sailor, dans leur collection d’encre pigmenté.
Et la Sherwood Green de Diamine fait partie des encre que j’aimerai beaucoup tester. Nous avons la Woodland Green, qui est un vert un peu plus classique.

Merci beaucoup pour votre commentaire, en encore toute nos excuses pour le délai de réponse !

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