Sailor Ink Studio no 653

C’est dans la boutique Itoya du quartier de Ginza à Tokyo que nous avons acheté nos premières encres de la marque Sailor.

Pendant qu’Alexandre fouinait dans les étals de stylos, je testais vaguement différentes encres de la marque et en particulier la collection Ink Studio. Comme toujours, je suis attirée vers les mêmes couleurs : le violet et le gris foncé. D’ailleurs, suite à cette visite, je repartirai avec une encre de chacune de ces couleurs (voir aussi le billet sur l’encre Chushu de Sailor).

La collection Ink Studio

En mars 2018, Sailor a lancé une nouvelle gamme de 100 encres, vendues dans des flacons de 20 ml à 1 200 JPY + taxes (soit environ 16 $CAD ou 10 €, un peu cher donc). Ces encres ne portent pas de nom et sont désignées par une série 3 chiffres. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, elles ne sont pas numérotées de 1 à 100 et c’est un peu compliqué de s’y retrouver, la numérotation ne correspondant pas du tout à une gradation de couleurs. Mais cette numérotation étrange trouve son explication dans l’origine des encres.

Les 100 encres de la Collection Ink Studio ont été sélectionnées parmi 20 000 encres créées lors d’ateliers tenus par Sailor permettant aux clients de fabriquer leur propre encre, avec l’aide de l’expert-mélangeur d’encre Ishimaru Osamu. D’ailleurs, lors de notre séjour à Tokyo, nous avons participé à un atelier de ce genre avec InkStand by kakimori et nos encres portent de doux noms comme 18082310.

C’est plutôt difficile de faire son choix parmi les différentes nuances, je pense que je suis restée bien 20 minutes stylos testeurs en main. En y repensant, je ne crois pas qu’il y avait tous les coloris de la gamme.

J’ai hésité entre plusieurs teintes de violet, mais mon choix s’est arrêté sur la Sailor Ink Studio no 653, un beau violet pourpre, qui me fait un peu penser à la couleur du jus de mûres qui nous éclaboussait les doigts quand on était enfants.

Ce n’est qu’en rentrant à Montréal, en effectuant des tests sur différents papiers, qu’on s’est vraiment rendu compte de tout le « potentiel » de cette encre.

Iridescence, un peu, beaucoup

En badigeonnant la 653 sur notre Col-o-ring Ink Testing Book (160 g/m²), elle a révélé des teintes que je n’avais pas du tout remarquées lors de mes essais en magasin. Et quelles teintes! Le sobre violet que je voyais lors de mes essais en boutique tire nettement vers du vert-doré.

En pleine lumière, sur du papier crème Tomoe River (52 g/m²), les reflets irisés de l’encre sautent encore plus aux yeux.

À noter que je l’ai aussi utilisée dans mon Rhodia Goalbook et les reflets sont malheureusement beaucoup moins présents. Ceci dit, comme j’utilise une pointe médium qui dépose pas mal d’encre, on peut distinguer quelques reflets irisés verts dorés. Sur du Rhodia, le violet semble encore plus sombre que sur le Tomoe River.

De par sa couleur très sombre, c’est une encre qui peut parfaitement être utilisée pour le travail. De mon côté je l’utilise avec une pointe médium mais je pense qu’elle est intéressante avec tout type de plume. En revanche, les reflets irisés seront sans doute moins présents avec une pointe très fine. Même si son temps de séchage est raisonnable, attention quand même aux bavures si vous utilisez une pointe médium ou large.

Côté « packaging », il ne faut pas juger un livre par sa couverture! En fait, je ne suis fan ni de l’emballage de la collection Ink Studio, ni de la couleur violette de l’étiquette que je trouve très « plate » et banale et qui ne me semblent pas rendre honneur à cette couleur. Ceci dit, un emballage plus travaillé aurait sans doute fait monter le prix déjà pas mal élevé du flacon.

Aperçu de ses caractéristiques

Alexandre et moi avons réalisé une courte vidéo qui vous donne un aperçu de plusieurs des caractéristiques de la Sailor Ink Studio no 653. Vous trouverez également en fin de billet la fiche de test effectuée sur du papier Tomoe River, ainsi que le dégradé de couleurs correspondant.