Lamy Safari

par Alexandre

Jusque-là nous avons uniquement présenté des encres, et c’est d’ailleurs l’objectif principal de ce blogue. Mais de temps en temps nous allons aussi parler d’autres outils d’écriture que nous utilisons régulièrement. Et pour commencer cette série, j’ai eu envie de parler du premier stylo-plume que j’ai acheté, le Lamy Safari.

En réalité, ce n’est pas le premier, puisque j’ai utilisé des stylos-plume pendant presque toute ma scolarité en France. Comme la plupart des écoliers, je pense, je n’ai jamais vraiment fait attention aux caractéristiques qu’ils pouvaient avoir. Donc pour être plus précis, c’est le premier que j’ai acheté en prenant le temps de me renseigner.

Le Lamy Safari couleur Petrol

Des stylos-plume en Amérique du Nord ?

Ce n’est qu’il y a quelques années que je me suis intéressé de près au monde du stylo-plume. La principale raison est que j’ai été amené à beaucoup écrire pour organiser des parties de jeu de rôle avec des amis. Utiliser un stylo bille ou un crayon à papier ne me convenait pas, je ne trouvais ça ni agréable ni esthétique. J’ai donc voulu acheter un stylo encre, pour écrire comme au temps où j’écrivais beaucoup, quand j’étais étudiant.

Seulement, je vis au Canada, et c’est comme ça que j’ai découvert que l’utilisation des stylos-plume à l’école est en fait une particularité de certains pays européens. Ailleurs, on utilise principalement des stylos bille. Du coup ici, au Canada, on ne trouve pas de stylo encre dans les rayons de fournitures scolaires. J’ai fini par en trouver dans des papeteries haut de gamme, ou dans certains magasins de luxe, entre les bijoux et les montres. Et bien sûr on ne trouve que des grandes marques de stylos.

Évidemment, étant parti pour choisir le premier stylo venu, voir le prix des Mont Blanc ou Visconti m’a un peu refroidi. Je me suis donc renseigné sur les marques et les modèles les plus abordables, et j’ai fini par choisir un des modèles les plus conseillés, le Lamy Safari.

Photo d'un Lamy Safari Petrol, posé sur son bouchon.

Un look original

Je n’étais pas vraiment convaincu par les Safari quand j’ai commencé mes recherches. Les ayant seulement vus en photo je n’aimais pas leur look. Il faut dire qu’il est loin d’être conventionnel, et c’est un peu la marque de fabrique de la marque allemande. Le Safari et le Lamy 2000 ne ressemblent à aucun autre stylo. De plus, le corps du Safari est entièrement en plastique, ce qui peut parfois faire un peu « jouet », suivant la couleur et la finition. Mais les voir en vrai m’a fait changer d’avis, et c’est la couleur « pétrole » qui a fini de me convaincre. L’aspect mat du corps et le noir de la plume donnent un résultat que j’aime beaucoup, assez éloigné des Safari au fini « brillant ». Reste que la forme ne sera pas du goût de tout le monde. Par exemple, Stéphanie n’aime pas particulièrement leur design.

À noter que Lamy sort une couleur « édition limitée » tous les ans. La couleur que j’ai choisie, pétrole, était la couleur de 2017. Le modèle 2018 est assez similaire : un noir mat que je trouve plus réussi que le modèle noir classique. Et pour 2019 nous avons eu droit à un trio de couleurs pastels. Ces modèles ne coûtent pas plus cher que les modèles classiques, mais sont parfois un peu plus difficiles à trouver. Pour 2020, selon les rumeurs, nous aurons droit un trio de couleurs « mangue », « violet » et « aigue-marine ». De quoi faire le bonheur des collectionneurs.

Enfin, je voulais préciser qu’il existe un modèle nommé Safari Al-Star qui est le même stylo, mais en aluminium. Si vous n’aimez pas le feeling du plastique, pour un peu plus cher, vous pouvez vous tourner vers ce modèle.

Performances irréprochables

À l’utilisation, dur de trouver des défauts au Lamy Safari. L’utilisation est très agréable, le flot d’encre est régulier. Je n’ai jamais eu de problème au début de l’écriture (sur certains stylos il faut parfois s’y reprendre à plusieurs fois pour que l’encre arrive).

Il m’est parfois arrivé de laisser mon Safari dans mon sac pendant plusieurs semaines, parce que j’utilisais d’autres stylos. Je n’ai jamais eu de problème d’encre qui sèche. Le stylo fonctionne sans soucis comme si je l’avais utilisé la veille. Ce n’est pas le cas de tous les stylos-plume. À titre d’exemple, Stéphanie et moi avons souvent ce genre de soucis avec nos Pilot Metropolitan si on les utilise pas régulièrement.

La tenue du stylo en elle-même est aussi très agréable. Le stylo est léger (l’avantage du plastique), et l’emplacement des doigts est marqué dans la forme en triangle du stylo, proche de la plume. C’est un avantage pour un débutant qui ne saurait pas trop comment tenir un stylo-plume. Ici, la prise en main se fera de manière naturelle. Ça pourrait être un désavantage pour un gaucher, ou pour une personne ayant l’habitude de tenir ses stylos d’une manière différente. Toute autre prise en main différente de celle prévue par Lamy sera probablement inconfortable.

Un éventail de plumes

Je n’ai jamais rien eu à reprocher à la plume, qui est une plume fine dans mon cas. Petit détail qui a son importance, les tailles de plume varient d’un constructeur à l’autre. En général, les plumes japonaises ou plus largement asiatiques vont avoir tendance à être plus fines que les plumes européennes.

Comparaison de l'épaisseur de stylo plumes de différentes couleurs et de différente épaisseur
Comparaison de l’épaisseur de plusieurs plumes de différentes marques et tailles. La fluidité de l’encre va aussi influer sur l’épaisseur du trait, par exemple la Vert de gris de J.Herbin va avoir tendance à donner une écriture plus épaisse.

Par exemple, j’ai remarqué que mon Safari pointe fine a une épaisseur assez similaire au Pilot Custom 74 medium de Stéphanie. Là où c’est un peu plus compliqué, c’est qu’il faut se renseigner sur l’origine de la plume, pas seulement de la marque. Un exemple : les plumes de la marque taïwanaise TWSBI sont fabriquées par Jowo, une entreprise allemande. On obtiendra donc un trait plus épais. Dans tous les cas, il vaut mieux se renseigner à l’avance, ou mieux, tester, pour savoir à quoi s’attendre. Et c’est aussi là qu’on trouve un autre avantage des Safari : il est extrêmement simple d’enlever la plume et de la remplacer par une autre. Il y a beaucoup de choix, mais le prix d’une plume est élevé. Payer 22 à 24 $CAD pour la plume seule quand le stylo coûte 35 $CAD me semble un peu cher.

Extra fine, fine, moyenne, large, extra large, spécial gaucher, oblique, calligraphique 1.1, 1.5 ou 1.9, c’est probablement un des stylos ou vous aurez le plus de choix pour tester et découvrir des plumes particulières. Je n’ai jamais eu l’occasion d’essayer une plume large de 1.9 mm, mais j’avoue que je me laisserai bien tenter.

Photo d'un Lamy Safari et son convertisseur propriétaire Z28
Le Lamy Safari et son convertisseur

Le meilleur stylo-plume entrée de gamme ?

Gros plan d'une cartouche bleu Lamy
Une cartouche d’encre Lamy

Pour moi il n’y a pas de doutes, entre ses performances d’écriture très correctes et sa qualité de fabrication, le Safari est un très bon stylo que vous allez pouvoir garder longtemps. Mais il est dans une gamme de prix qui est devenue assez compétitive ces dernières années. Vendu pour 35 $CAD ou 22 euros, il se place dans la catégorie des stylos d’entrée de gamme. Mais il faut prendre en compte le fait qu’il est vendu sans convertisseur. C’est-à-dire qu’en ne payant que le prix de base, vous allez être limité à l’utilisation de cartouches d’encre. Et comme Lamy utilise malheureusement des cartouches propriétaires, vous ne pouvez utiliser que de l’encre Lamy. Les encres Lamy ne sont pas mauvaises, mais les cartouches utilisent du plastique pour rien, et on se coupe d’une grande partie de l’expérience que peut offrir le monde du stylo-plume.

Si on rajoute le prix du convertisseur Z28 (le seul compatible, 9$CAD/7 euros) on est maintenant à 44$CAD/29 euros. Or pour quelques dollars de plus on trouve les TWSBI Eco. Aussi de très bonne qualité, avec un look un peu plus conventionnel, ils sont équipés d’un système de réservoir à piston qui va pouvoir contenir significativement plus d’encre, tout en étant plus simple à remplir. C’est principalement pour cette raison que j’ai aujourd’hui deux TWSBI Eco et un seul Lamy Safari.

Pour un peu moins cher, on trouve aussi les Pilot Metropolitan, vendus avec un convertisseur (plutôt mauvais, mais fonctionnel). Le design est passe-partout, et le corps tout en métal est agréable, mais j’ai tendance à trouver l’écriture un peu moins agréable. Et comme mentionné précédemment, Stéphanie et moi avons souvent eu l’encre qui sèche rapidement dans ces stylos.

Photo de trois stylo plume d'entrée de gamme, un Lamy Safary Petrol, un TWSBI GO bleu, un Pilot Metrolpolitan
Une sélection de stylos d’entrée de gamme, Lamy Safari à gauche, TWSBI Go au centre, et Pilot Metropolitan à droite

Finalement c’est un très bon stylo, une des valeurs sûres dans les entrées de gamme. Mais compte tenu des possibilités, je ne pense pas que le Safari soit indéniablement le meilleur des choix. Il y a plusieurs très bons stylos dans cette gamme de prix et une grosse partie du choix se fera sur des critères personnels. Mais si jamais le Lamy Safari vous tente, rien à craindre, c’est un excellent choix.

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5 commentaires

Agnès 26 janvier 2020 - 16 h 15 min

Oui moi je les aime mes Lamy Safari 😊merci pour la découverte

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Pascal 30 décembre 2020 - 5 h 34 min

A signaler ue ce stylo existe depuis très longtemps, j’ai acheté mon premier en 1985 !
J’aimerais savoir s’il existe encore, mais j’ai eu la faiblesse de le preter et je ne l’ai jamais revu !

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Alexandre 30 décembre 2020 - 10 h 57 min

En effet, pour être franc je ne savais pas qu’ils étaient produit depuis 1980!
Quel dommage pour votre stylo, je serai curieux de savoir si les modèles d’aujourd’hui sont identiques aux premiers.

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Dupond 6 janvier 2021 - 8 h 25 min

Le stylo existe mais le revêtement noir du clip est très fragile.

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Junjun 30 septembre 2021 - 12 h 06 min

Hello, moi aussi j’utilise des Lamy Safari, mais je les trouve un peu trop légers en poids. Peut-être que le modèle AL Star est un peu plus lourd ?
Sinon, j’ai testé avec des cartouches Parker (Quink), ça a l’air de bien fonctionner.

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